Après plusieurs mois d’activité, Sculpteo, la start-up française spécialisée dans l’impression d’objets 3D, poursuit son développement avec succès. Toutefois, les retours de ses différents tests lui indiquent que les poches de croissance se trouvent dans des secteurs différents de ceux qu’elle avait d’abord envisagés.
L’impression d’objets personnalisés n’a pas généré l’adhésion du grand public. Pourtant, ce concept avait été récompensé lors du salon CES de Las Vegas en 2012 et un partenariat avec La Poste avait abouti à la création d’un espace « impression 3D » dans 3 agences parisiennes. L’idée que chaque particulier puisse gérer ses besoins et commander l’objet qu’il co-design via son smartphone n’a pas suscité l’intérêt des foules.
C’est dans le domaine du BtoB que le concept de Sculpteo connait actuellement ses meilleurs résultats et notamment auprès des industriels et des PME. Deux raisons expliquent cette situation.
- La première, c’est qu’il est définitivement trop cher de lancer une petite production avec les méthodes actuelles des usines.
Le coût d’un moule rend improbable la création d’une rentabilité tout en vendant de tels articles à un prix compétitif. - La seconde tient aux délais de fabrication.
Personne n’ignore que les sites de productions sont délocalisés dans des pays émergents et notamment en Chine. Or cette distance constitue un handicap dans un marché de la consommation où l’instantanéité est devenue un critère majeur de choix pour le client. 
Le concept de Sculpteo offre une réponse idéale à ces types de demandes. L’impression 3D est personnalisable, rapide et économique. C’est ainsi que les 3 bureaux de La Poste enregistrent 15 à 20 clients par jour, dont 60 % sont des professionnels. Quant à Sculpteo, le rythme des commandes de la part des fournisseurs a atteint un tel niveau, qu’Éric Carrel, le cofondateur vient d’annoncer l’ouverture d’une nouvelle « usine » d’impression 3D à Villejuif. Tout cela en gardant un œil sur son agence de San Francisco et sur le marché américain.
Ce type de production croît considérablement et tout porte à croire que cela va continuer au cours des prochaines années. Si ce fait se vérifiait, il signifierait tout simplement qu’après 4 décennies de forte délocalisation, les pays industriels reviennent dans la chaîne de la fabrication. Voilà une excellente nouvelle pour l’emploi.
